top of page
Rechercher

Avant qu'elle nous consume

Fume fume, avant que la vie te fume

On a entendu cette phrase.

Souvent.

Formulée sur un ton ironique. Mais aussi parfois en riant de bon cœur.

Avec insouciance. Ou peut-être inconscience.

Moi elle me faisait rire.

J’aimais le rythme et le motif de répétition.

J’aimais le ton avec lequel elle était proférée.

Et j’aimais le contexte dans lequel elle apparaissait.

Mais son sens ? Je l’ignorais.

Je savais qu’on l’utilisait pour faire taire les rabat-joies. Mais pourquoi ?

Je ne savais pas.

Aujourd’hui, je la trouve cynique.

Triste.

Elle m’évoque la désolation, les désillusions et bris de verre sur le sol, où chaque éclat serait un morceau de notre espoir.

Arraché de nous, et éclaté sur le carrelage.


Fumé.es par la vie.

Je l’aurais accepté si c’était un feu ardent, passionnel, dont la fumée s’élèverait par volutes et nous emporterait.

Mais j’ai plus l’impression qu’il s’agit d’un feu qui ronge, grignote, détruit et se consume sur lui-même, jusqu’à ce qu’à la fin, la dernière braise disparaisse.


Peut-être que si l’on ramassait tous nos débris d’espoir sur ce carrelage froid et austère.

On pourrait le coller tous ensembles pour en faire un vase.

Peut-être que ça pourrait marcher.

Peut-être.




Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page