N°27. Révolte, répression et expression
Le 27 Mars 2023
☁️ Bonjour Nuage,
Un vent de révolte souffle.
L’orage gronde.
Tu sais déjà ce qu’il se passe en ce moment j’imagine ? De toute façon je ne suis pas là pour te faire un débrief des actualités. J’ai déjà écrit un article pour en parler en plus (Macron, le 49.3 , le déni de démocratie, tout ça).
Mais un vent de changement souffle.
Il redonne de l’espoir, tu ne trouves pas ?
Nous ne sommes pas insignifiant-es. Nos actions non plus. Sans nous, il n’y a rien de toute façon. Et il est donc temps de reprendre le pouvoir qui nous nous revient, ce pour en faire bon usage.
Ces derniers jours, j’étais absorbé-e par l’actualité. J’ai vu, lu, réfléchis, et ça m’a pris de la bande passante. Du coup ça a un peu paralysé mon action. J’avais du mal à parler d’autre chose, même à penser à autre chose.
Et sur Instagram, il était donc difficile de poster comme d’habitude. Du coup j’ai presque rien posté à part une photo haha.
Le truc c’est que si on poste comme d’habitude, bah je trouve cela hors de propos un peu. Ça me fait l’effet de nier la réalité. Et, en même temps, je ne savais pas non plus trop quoi produire comme contenu spécial car j’étais trop submergé-e par les événements. Ça t’a fait ça aussi ? D’être tellement à fond dans le moment présent que s’en extirper et prendre du recul était compliqué ? Ou pas du tout ?
Je me demande si tu es allé-e manifester ?
J’ai vu un extrait de CNews dans lequel le journaliste affirmait que “on ne voit que la France blanche dans les rues, et pas les immigrés et enfants d’immigrés”.
J’ai trouvé ça vraiment culotté et hypocrite. Car la plupart du temps, on nous reproche justement d’être “trop” engagé-es, de porter nos revendications politiques trop fort (revendications qui sont d’ailleurs tournées en ridicule lorsque l’on parle de racisme, colonialisme et violences et autres). Donc quand on est là, on ne veut pas de nous, mais quand on se fait discrets, là non plus ça ne va pas.
Ensuite, faire une distinction entre deux France est intéressant dans un pays qui proclame que “la race n’existe pas”. Enfin, c’est faux, il y a des personnes racisées dans la rue. Mais on peut aussi comprendre la résistance de certain-es à manifester lorsqu’iels sont déjà précaires, et quand on voit la violence des forces de l’ordre. On sait très bien que les personnes racisées sont plus à risque dans les violences policières.
Cela me fait penser à ce rappel : si on ne peut pas manifester, il ne faut pas s’en vouloir non plus.
Je pense notamment aux personnes handicapées, neuro-atypiques (faire un shutdown quand la police te fonce dessus c’est pas l’idéal), et/ou précaires.
Les protestations visibles sont dans la rue, et y être nombreuxes ça aide à être vu-es et entendu-es. Néanmoins, si l’on est une personne à risque, on est en droit de se préserver aussi. Il peut y avoir d’autres moyens d’agir : accrocher une banderole à sa fenêtre, signer des pétitions, se poser sur une place avec une pancarte et informer les passant-es sur le sujet, éduquer et informer sur les réseaux sociaux, y faire retentir sa voix, etc.
Je me demande ce qui va suivre tout cela.
Apparemment, de nombreuses émeutes et manifestations font irruption dans d’autres parties du monde. Le gouvernement belge a aussi appelé à condamner le gouvernement français pour la répression qui est actuellement mise en place.
C’est assez exaltant je dois dire.
Mais il ne faut pas oublier que ce n’est que le tout début. Et qu’après toutes les Révolutions, s’en est suivie une période brutale d’ajustement, comme avec la Terreur en France, la Révolution culturelle en Chine, etc.
Penses-tu que le système craquèle doucement ?
Est-ce qu’on va déboucher sur de vrais changements ?
À côté de cela, je vais reprendre les posts de mon contenu habituel.Tout simplement car il ne faut pas que les événements paralysent trop notre action, et car toute réflexion sur la société, ou sur soi, est pertinente.
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