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Je suis partie faire un PVT en Australie

En Novembre 2023, je me suis installée aux côtés de mon partenaire dans un bus de nuit. J’ai versé ma petite larme en agitant ma main en direction de mes parents sur le quai.

Et le bus a démarré.


Direction Paris, où un avion nous attendait.


J’étais excitée de partir à l’aventure. De découvrir de nouvelles choses, et d’apprendre à me connaître encore plus en profondeur. 

Les dernières années avaient été consacrées à me découvrir (malgré moi) au-travers de thérapies, d’auto-médication, et, de replis sur moi-même. J’avais conscience que partir impliquait de changer radicalement d’approche en m’ouvrant à tout ce (et celleux) que je pourrais croiser.

Un peu d’appréhension donc, mais surtout une grande ébullition intérieure.



Pourquoi partir ?

Honnêtement, je tournais en rond. On tournait en rond. Dans notre tête. 

Je me sentais aussi plutôt bloquée professionnellement. La promotion de mon activité de conseil reposait entièrement sur Instagram et je passais plus de temps à créer du contenu gratuit qu’à faire des missions d’accompagnement auprès de particuliers ou de jeunes créateurices de mode responsable. 

La plateforme me bouffait. Être assailli•e d’informations et d’échanges (commentaires et MP) avec les utilisateurices aussi.

Il était hors de question pour moi de retourner en tant que salarié d’entreprise. Lire des fiches de postes me provoquait encore des bouffées d’angoisse. J’avais aussi tenté de trouver un emploi en boutique, mais mon profil sur-diplômé sans expérience concrète de vendeuse était systématiquement refusé.

J’ai finalement réussi à obtenir un job saisonnier en occultant de mon CV une bonne partie de mes études et expériences, cela aura permis de payer mon départ.


Pourquoi l’Australie ?

C’est à l’autre bout du monde.

C’est un pays anglophone donc plus facile d’y travailler pour moi étant bilingue français-anglais.

Un ami proche avait tenté l’aventure et nous en avait parlé, à mon partenaire et moi. L’Australie nous semblait être une bonne destination pour deux choses : nous faire de l’argent plutôt facilement, et voyager en van pour prendre un bon bol d’air et de découverte.

En effet, l’Australie est connue pour ses grands espaces naturels, et le fait qu’on puisse facilement y trouver du travail plutôt bien payé.


Pourquoi un PVT et pas autre chose ? (VIE, vacances, volontariat)

L’option du Permis Vacances Travail (PVT) nous permettait d’allier comme son nom l’indique : vacances et travail. 

Nous avions besoin de travailler car nous n’avions simplement pas assez d’argent de côté pour pouvoir vivre sur nos économies pendant une année, et ce qu’importe le pays. 

J’avais aussi envie de travailler pour découvrir de nouveaux métiers et peut-être me découvrir un métier-passion. Le travail en boutique l’été ne m’avait pas trop mal plu. Également, j’avais réalisé un stage de 2 semaines dans un café avant de partir. J’avais pu y apprendre les bases du latte art, du maniement d’une machine à café et des différentes boissons possibles. C’était stratégique de ma part car j’avais vu comprendre qu’en Australie, la culture du café était particulière et omniprésente. D’ailleurs, elle s’exporte en France de plus en plus. Les petits dessins dans les tasses c’est eux ! La plupart de mes formateurs au café étaient eux aussi passés par l’Australie avant. 

Bref, j’avais envie de tenter de nouveaux métiers plus concrets, manuels, créatifs. Vous l’aurez compris, ne pas rester derrière un bureau à angoisser autour des relations vides avec mes collègues avec un cerveau qui se gangrène.


Pour l’aspect vacances, je pense qu’il est évident : on voulait découvrir la vanlife et les roadtrips en pleine nature.

Les alternatives comme le VIE ou le bénévolat n’étaient donc pas des options viables par rapport à ces envies. D'où un choix de visa porté sur le PVT.



Je partais en laissant derrière moi un bilan plutôt clair :  
  • La communication avec ma famille étaient plus apaisée que jamais. 

  • J’avais mis les choses à plat avec ma belle-mère durant l’été. 

  • J’étais décidée à arrêter de me droguer.

  • Je souhaitais me prendre en main concernant mes troubles alimentaires.

  • J’étais plus lucide sur mes relations amicales et avait pu ouvrir les yeux sur plusieurs personnes de mon entourage proche.

  • Les hospitalisations de mon partenaire avaient donné lieu à un verdict clair. Et il avait pris une décision que je m’efforcerais de respecter et d’accepter.

  • Mon errance psy arrivait à son terme et j’avais également pris des décisions quant à la manière de gérer ma santé mentale.

  • Et enfin, j’étais décidée à me laisser aller. M’investir dans ce qui comptait : des amitiés à ne pas laisser dépérir face à la distance, et l’art.


Explorer, exprimer et apprendre.

Le tatouage que j’avais fait à mes 18 ans. Une clairvoyance dont je me félicite tous les jours car c’est une devise cruciale. Un guide personnel précieux que j’ai tendance à oublier lorsque je me noie dans le quotidien.


Nous avons donc pris l’avion vers une première destination, descendu, puis remonté, plusieurs fois, avant d’arriver à l’aéroport de Perth, dans l’état du Western Australia.

J’ai passé l’étape de la douane sans souci, ce qui fut un soulagement pour moi qui, très clairement, avait menti dans ma demande de visa et avait, au fond de mon sac à dos, plusieurs fioles de CBD de secours.


Car oui, pour obtenir mon visa sans trop de difficulté, j’avais du déclarer n’avoir aucun trouble neuro-développemental ou psy dans la demande en ligne, ainsi que durant la visite médicale imposée.

Cela avait été une source de détresse importante au moment de remplir les fiches d’ailleurs : le fait d’être rejetée par un pays en raison de ce que j’étais m’avait fait beaucoup de mal. Cela m’avait renvoyé à des expériences de rejet passées dues à mon atypie, mon métissage, ma couleur de peau, mes capacités et bien d’autres choses.

Ayant la chance de posséder un passeport français, je ne m’attendais pas à potentiellement faire face à ce rejet lors d’une demande de visa. 


On parlera peut-être plus tard des politiques migratoires de l’Australie…


Je posais donc mon premier pied en terre australienne, en sortant de l’aéroport. 

Il était 5h du matin, et il faisait chaud. Ayant quitté la France sous des températures avoisinant les 10 degrés Celsius, ça faisait plutôt plaisir.


Avec mon partenaire, nous avions réservé une auberge de jeunesse pour 10 jours. L’objectif était clair : trouver un travail et un van dans ce laps de temps. Le plan était annoncé : vivre dans le van aménagé, travailler quelques mois à Perth, avant de partir pour notre premier roadtrip en Australie.

Et c’est ce qui s’est concrétisé.

Après notre premier tour de CV en centre-ville, nous avions tous deux des essais pour le lendemain !


Le mien fut une catastrophe.

Enfin de mon point de vue, car la manageuse était ravie et m’a proposé de continuer.

J’ai d'abord accepté, faute d’autre chose, mais c’est la boule au ventre que je me rendais à mes premiers créneaux au café. L’environnement était beaucoup trop rapide pour moi, tout allait trop vite dans un minuscule espace et je me noyais. Les larmes ressortaient après chaque service. Alors j’ai continué à chercher.

À la fin de la semaine, j’avais trouvé un café bien plus adapté, et où je me plaisais.

Nous avions aussi notre van ! Vide par contre. Il fallait l’aménager. Et nous l’avons fait, en une soirée sur le parking semi-éclairé d’une boîte de nuit.

Van blanc garé sur une place de parking, entourée de forêt.

Car oui, qui avait fait une erreur dans les réservations d’auberge ? Moi. Et nous avions donc une journée de moins pour s’y coller.


Mais tout s’est finalement bien déroulé. On a pu dormir dans notre van et le peaufiner sur les jours qui ont suivi.

Van aménagé vu depuis le coffre ouvert. Peluche posée sur les coussins.

Nous avions un travail, un logement, il n’y avait plus qu’à continuer de découvrir la ville de Perth et doucement prendre nos marques avant le premier départ sur la route. 

Lit dans un van aménagé avec un carnet ouvert, une kindle, gourde et peluche sur la couette.

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