Personne n’est passé à côté du fait que J-K Rowling est une féministe ouvertement transphobe. Une TERF comme on les appelle : Trans-exclusionnary Radical Feminist (une féministe qui exclut les personnes trans de sa lutte).
Elle n’est donc à mon sens pas féministe puisque son féminisme n’est pas intersectionnel (donc non-inclusif) mais c’est une discussion pour plus tard.
Au-delà de ses récentes frasques et déclarations problématiques, il est intéressant de voir comment son système de pensée et ses biais non-déconstruits ont pu influencer la saga Harry Potter que nous sommes nombreuxes à affectionner. Et le mot est faible, car pour moi comme pour beaucoup d’autres, on pourrait affirmer que la saga nous a sauvé la vie.
Continuer de soutenir la saga c’est continuer de soutenir son autrice et donc sa pensée et ses actions. Ce qui est hors de question.
Néanmoins, s’il est facile de la boycotter d’un point de vue financier - en n’achetant aucun objet dérivé (merchandising), de livres ou de films par exemple -, il demeure compliqué de nier totalement son existence puisqu’elle a littéralement contribué à notre construction individuelle.
Mais, comme souvent, il existe une solution : décortiquer le travail de J-K Rowling pour prendre conscience de ses problèmes et pouvoir ensuite l’apprécier avec un regard plus éclairé.
Avant de poursuivre, j’aimerais répondre à un point en particulier :
“Oui mais il ne sert à rien d’infuser de la politique et de la sociologie à tout cela : il ne faut pas analyser une oeuvre littéraire de ce point de vue”.
C’est faux. Toute oeuvre s’inscrit dans un contexte historique, social et politique. Elle est le reflet non-seulement de son auteurice, mais aussi de son époque. Et il est intéressant de les analyser, non pas uniquement de ce point de vue-là, mais tout de même un peu.
C’est tout l’objet de la socio-critique.
Angenot en parle dans son essai “Que peut la littérature ? Socio-critique littéraire et critique du discours social” dans l’ouvrage collectif La Politique du texte, enjeux sociocritiques pour Claude Duchet de 1992.
“La sociocritique prétend tenir les deux bouts d'un dilemme ou d'un paradoxe. D'une part, le texte littéraire est immergé dans le discours social, les conditions mêmes de lisibilité du texte ne lui sont jamais immanentes — et ceci en apparence le prive de toute autonomie. Cependant, l'attention sociocritique est vouée à mettre en valeur ce qui fait la particularité du texte comme tel, à faire voir les procédures de transformation du discours en texte. Prélevé sur le discours social, produit selon des «codes» sociaux, le texte peut certes reconduire du doxique, de l'acceptable, des préconstruits, mais il peut aussi transgresser, déplacer, confronter ironiquement, excéder l'acceptabilité établie. Dans le premier cas, le texte s'assure d'une lisibilité immédiate, mais il n'est qu'une composante de la production doxique. Par là même (comme l'atteste de façon édifiante le cas du réalisme socialiste étudié naguère par Régine Robin), il est aussi voué à devenir à brève échéance «illisible», incrédible à mesure que la connivence avec la doxa qu'il portait et qui le portait s'estompe ou se rompt brutalement. En revanche, les textes qui altèrent et déplacent le doxique hégémonique sont de ceux qui inscrivent de l'indétermination, — ce qui les rend difficilement lisibles dans l'immédiat, mais leur assure une potentialité, plus ou moins durable, de lisibilité «autre».”
En gros, une oeuvre littéraire qui est conforme au discours social d’une époque (doxa) est vouée être un succès immédiat car elle parlera à beaucoup de gens sur le moment, mais est aussi à devenir “dépassée” voire problématique dans le futur car le contexte social évolue.
Ce qui était acceptable il y a 30 ans, ne l’est plus aujourd’hui.
Prenons le film Lolita et la figure sociale qui en découle. Succès énorme à l’époque, aujourd’hui on le critique en parlant de vision patriarcale, de “grooming” (relation entre une figure d’autorité plus âgée et une personne influençable et manipulable car plus jeune), etc.
Exemple parlant ?
OK.
Le cas est similaire avec la saga Harry Potter.
Je le trouve même encore plus passionnant à analyser pour deux raisons :
la saga semblait légèrement progressiste pour l’époque : c’était ce dont on avait besoin dans les années 90 et 2000 pour faire avancer la société (des héroïnes fortes, une limite floue entre le bien et le mal, une saga évoluant avec son lectorat etc.) donc pas exactement 100% conforme à la doxa du moment.
JK Rowling a tenté de faire évoluer son oeuvre avec la société mais sans réelle prise de position. Tout cela sonnait un peu creux et pose donc problème car on sent que la réelle motivation est plus l’argent et un activisme de façade. C’est elle qui a souhaité et confirmé vouloir introduire de la politique dans son oeuvre, et c’est ce qui a finit par lui nuire.
Alors, maintenant que tout cela est posé, rentrons dans l’analyse pure des biais présents dans la saga.
Quels sont-ils ? Comment se manifestent-ils ? Dans quelle mesure les biais de J-K transparaissent-ils dans la construction de l’histoire, des personnages et de ses choix narratifs ?
I. La question des races
!TW racisme, supériorité de race, génocide, esclavagisme
Le double standard autour des Moldus
Dans l’univers des sorciers (comme dans beaucoup d’univers imaginaires) on retrouve une dichotomie entre humains “classiques” - ceux qui sont comme toi et moi sans pouvoirs magiques - et les héros extra-ordinaires et magiques. Chez J-K Rowling, les humains non-magiques sont appelés les moldus.
Si la plupart des membres de la communauté magique sont indifférents aux moldus, certains sont en faveur de leur mise en esclavage voire de leur extermination : au sein des sorcièr-es, mais aussi chez d’autres espèces magiques. C’est tout l’objet du combat contre Voldemort et ses alliés.
Malgré tout, même dans le camp des “gentils” on retrouve du “racisme” et des micro-agressions anti-moldus banalisées. Par exemple, Hagrid et les jumeaux Weasley n’hésitent pas à jeter des sorts au fils Dudley, sans que cela soit décrié (c’est seulement le risque d’être démasqué-e en tant que sorcier qui est mis en cause, mais pas le tort causé à la victime).
Le système des maisons à Poudlard permet également de légitimer ce type de discours anti-moldus. En effet, la maison Serpentard est liée à son fondateur Salazar Serpentard. Celui-ci avait une vision très claire et arrêtée sur la différence entre moldus et sorcier-es : ils devaient être séparés à tout prix. Les enfants magiques de moldus - comme Hermione Granger - ne devaient donc pas être acceptés à Poudlard, cela aurait également pu être appliqué aux “sangs-mêlés” (métis-ses) comme Harry Potter ou Seamus Finnigan entre autres.
Le fait que la maison Serpentard et son égérie aient été maintenus permet le maintien de ses valeurs plus que discutables et son idée de supériorité de la race des sorciers.
La métaphore de l’Holocauste
En parlant de supériorité de race, J-K Rowling avait expliqué vouloir s’inspirer de l’Holocauste de la 2ème Guerre Mondiale pour son histoire. La bureaucratie instaurée par Voldemort au Ministère de la Magie, sa propagande, la traque des résistant-es, les pseudo-justifications scientifiques, la persécution des personnes nées d’un parent moldu, … Tout y est.
Une intention très maladroite et problématique déplorée par la communauté juive qui explique qu’instrumentaliser leur histoire ainsi dans un livre pour enfants est néfaste. En particulier lorsque cela est fait par une autrice non-juive qui manque donc de sensibilité par rapport à tout cela.
Concernant l’anti-sémitisme, la description des Goblins comme des créatures cruelles, perfides et avides d’or avec un nez proéminent pose également souci pour certain-es membres de la communauté juive.
La représentation stéréotypée des personnages racisés
On pense de suite à Cho Chang : un personnage ouvertement asiatique de part son nom complètement cliché. Son nom est un mélange de deux patronymes asiatiques issus de deux pays totalement différents : Chang en Chine et Cho en Corée…
Mais elle n’est pas la seule ! Les soeurs d’origine indienne nommées Padma et Parvati Patil sont également présentées de façon caricaturale.
Et puis on a Anthony Goldstein qui est un élève juif de la maison Serdaigle d’après ce que J-K Rowling a expliqué dans Pottermore.
Seamus Finnegan, irlandais, qui fait exploser tout et n’importe quoi. On retrouve ici la vision anglaise et biaisée des Irlandais-es et de leur lutte pour leur indépendance qualifiée de terrorisme.
J-K Rowling n’en a rien à faire lorsqu’elle nomme ses personnages racisés. De toute façon ils sont en périphérie de l’histoire. Elle va donc au plus représentatif et parlant pour elle : le stéréotype bien cliché.
C’est aussi pour cela que je ne crois absolument pas en une Hermione noire canon à l’histoire initiale. C’est à dire que je ne pense pas du tout que l’autrice ait imaginé Hermione Granger comme noire dès le début. C’est quelque chose qu’elle a inventé et déclaré a posteriori pour avoir l’air inclusive. Car, vu son système de “nommage” (est-ce que ça se dit ?) des personnages non-blancs, si son Hermione avait été noire elle se serait appelée Aailyah Khadijah.
Et sans aucune moquerie de ma part pour ses prénoms associés à la Tanzanie ! C’est juste pour aller dans le stéréotype comme le fait Rowling : j’ai littéralement tapé “african baby names in UK” sur Google pour les trouver. Certainement la même méthode que Rowling quoi.
De plus, si Hermione avait été noire, pourquoi ne pas l’avoir dit explicitement depuis le début pour rendre cette caractéristique canon à l’histoire (et pas seulement par un choix de prénom qui s’apparente plus à une caricature mais par une réelle construction culturelle du personnage) ?
L’apologie de l’esclavagisme
Il est intéressant de noter d’ailleurs que c’est Hermione, le seul personnage à être explicitement discriminé en raison de sa race (née moldu), qui élève la voix contre la mise en esclavage des elfes de maison.
Tout le monde s’en fiche et tourne son association défendant les droits des elfes en ridicule. Les personnages gentils de la série ont recours à cet esclavage : Sirius Black bien sûr, mais aussi Dumbledore et Poudlard tout entier ! En effet, la cuisine et le ménage est assuré par des elfes de maison. Cela ajouté aux moqueries destinées au discours social d’Hermione légitime cette mise en esclavage.
On a même l’horrible affirmation qui était déjà bien en place durant la Traite Négrière et l’esclavagisme noir aboli au XIXème siècle : “les esclaves aiment être esclaves, ils ne veulent pas être libérés, ils existent pour servir les sorciers”.
On le voit avec Kréaturr qui aime être maltraité par les Malfoy, Winky qui sombre dans la dépression après sa libération et le comportement des elfes de Poudlard qui refusent l’aide d’Hermione. Le seul à vouloir être libre est Dobby, et il est perçu comme une anomalie.
Le message qui en ressort donc est très étrange pour une saga qui souhaite véhiculer un message d’égalité entre les races et de tolérance.
La notion de sous-races
Une hiérarchie est très présente dans le monde de JK-Rowling : entre moldus et êtres magiques, mais aussi au sein de cette deuxième catégorie.
Les goblins, les centaures, les géants ou encore les loup-garous sont discriminés et exclus en permanence du monde magique. Cela peut-être le reflet de notre société humaine et donc présenté comme problématique, mais malheureusement, JK Rowling n’explique aucunement que ces discriminations sont à proscrire. À l’occasion, elle renforce même l’image négative de certaines de ces espèces et races… Même Hagrid, pourtant personnage essentiel, est qualifié d’idiot et décrit comme manquant d’intelligence en raison de son statut de demi-géant…
Le parallèle est souvent fait entre les centaures et les populations natives d’Amérique : leur magie ancestrale, leur maitrise de l’astrologie et de la divination, leur restriction territoriale à la forêt interdite par arrêté ministériel (à l’image des réserves aux États-Unis), leur perception en tant qu’êtres incivilisés et proches des animaux.
Le cas des centaures est aussi très intéressant car on observe une différence entre les centaures sauvages et “méchants” qui en veulent aux sorcier-es et refusent de s’intégrer, et les “bons” centaures comme Firenze (qui est d’ailleurs décrit comme blanc aux yeux bleus : un hasard ?) qui travaille à Poudlard. Il s’agit d’une pensée fondamentalement coloniale dans laquelle il y a les mauvais sauvages d’un côté et ceux qui se conforment et s’intègrent. Discours utilisé aujourd’hui par l’extrême-droite d’ailleurs pour décrédibiliser certaines populations marginalisées : on retrouve l’ensauvagement des jeunes de banlieues, l’agressivité des personnes racisées dans leurs luttes, ou encore l’hystérie des féministes.
Tous ces jugements sont un mélange entre l’opinion des héros sur le sujet et celui, biaisé et colonial non-déconstruit, de Rowling. Dans les deux cas le message reste le même : certaines espèces méritent leur statut inférieur car elles sont “sauvages” et “brutales”.
On pense alors au fameux “fardeau de l’homme blanc” de Rudyard Kipling durant la colonisation.
Que de belles références n'est-ce pas ? /ironique.
II. Le féminisme et la LGBT-phobie
La misogynie intériorisée
Au début, tout le monde était emballé-e à l’idée d’avoir des héroïnes féminines fortes comme Hermione et Ginny.
Mais, avec le recul, il y a quelques soucis de sororité à leurs personnages. Ironique pour une autrice qui se veut féministe non ?
En effet, leur force est construite au détriment d’autres personnages féminins de la saga. Hermione et Ginny ne cessent de critiquer les autres filles et de les juger. Elles ne sont pas comme elles, et c'est ce qui fait leur valeur. De là à les qualifier de “pick-me” il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas ici.
Il est déplorable de voir Fleur Delacour et Lavender Brown être constamment dénigrées durant la série en raison de leur frivolité et superficialité : deux défauts souvent reprochés aux femmes jugées “trop féminines”.
S’il est intéressant de voir Ginny assumer sa vie amoureuse (et potentiellement sexuelle) bien remplie, et de voir l’intelligence d’Hermione reconnue par toustes, il aurait été plus positif de montrer tout cela sans descendre les autres filles.
J-K Rowling adore aussi mettre en avant l’idée que les filles et les garçons ne peuvent pas se comprendre. C’est censé rendre le ton plus léger et humoristique OK, mais on renforce les stéréotypes de genre au passage.
Cela révèle aussi sa vision très essentialisante du genre (et du sexe car pour elle c’est pareil en tant que TERF). Finalement, sa vision du féminisme était sous nos yeux depuis tout ce temps.
On remarque aussi que toutes les femmes adultes dans la saga sont présentées de la même façon : soit elles sont des figures maternelles, soit elles sont connotées négativement. Molly Weasley par exemple, est une figure maternelle pendant toute la saga. Même le moment pour lequel elle est connue, et où elle brille est lié à cela avec sa fameuse réplique : "pas ma fille sale garce". La mère de Draco Malefoy également. Si elle souhaite trahir Voldemort ce n'est pas par acquis de conscience mais car elle souhaite sauver son fils. McGonagall est clairement la maman à Poudlard. Il en va de même pour la mère d'Harry, Lily. Nous ne savons rien d'elle au-delà de ses relations avec Severus Rogue et James Potter, sa naissance en tant que moldu et le fait qu'elle soit la mère du héros. Cela n'est pas le cas pour James qui est un personnage bien plus fourni. Les autres personnages féminins qui ne sont pas des mères ont droit à des portraits plus sombres : Bellatrix, Trelawney (tournée en ridicule) ou encore Rita Skeeter.
Le queer-baiting
En 2007, J-K Rowling a annoncé que Dumbledore était gay, et ce bien qu’elle n’en ait pas fait mention de manière explicite dans ses romans. Elle a affirmé qu’il était tombé amoureux de Grindelwald au cours de sa jeunesse.
Évidemment, on ne verra aucune trace de cette relation dans les récents films non plus… L’autrice a vraiment l’art de nous faire miroiter de la représentation et de la diversité, pour finalement ne rien nous donner.
Sa justification sur l’orientation sexuelle de Dumbledore ? Il aime le tricot.
Ai-je vraiment besoin d’expliciter en quoi ceci est un stéréotype ?
L’homophobie
!TW Viol
Pour l’autrice, la lycanthropie serait une analogie du virus du Sida. C’est pour cela que Remus est mis à l’écart et craint alors même qu’il est sous traitement et non-contagieux. Mais étrange lorsque l’on sait qu’il est devenu un loup-garou suite à une morsure non-consentie durant son enfance, imposée par un loup-garou masculin, brutal et visant les enfants. En gros suite à un viol homosexuel… Perturbant non au vu des biais de J-K Rowling ?
Concernant les personnages de Lupin et Tonks, beaucoup de fans avaient à l’époque théorisé que Lupin était gay, et Tonks genderfluid en raison de sa capacité et son envie de changer régulièrement d’apparence. Rowling n’a pas donné suite et les a finalement forcés dans une relation cis-hétéro-normée des plus classiques. Avant de les tuer.
De ce côté-là, on peut peut-être remercier les fanfictions et la fandom des Maraudeurs qui a établi un Lupin transgenre en couple avec Sirius qui offre plus de représentation ?
La transphobie
!TW transphobie, mégenrage
En sachant que J-K Rowling est ouvertement transphobe et méfiante à l’égard des femmes trans en particulier (qui seraient des prédatrices d’après elle, sauf qu’elle les mégenre en disant “prédateurs”), j’ai cherché des biais correspondants. Quand on cherche, on trouve. J’ai donc deux petits indices. Vous en ferez ce que vous voulez.
D’abord, Rita Skeeter. Personnage négatif qui exploite les enfants et adolescents pour son business, est décrite comme ayant une mâchoire carrée et des mains d’hommes dans le 4ème tome. Elle est également un animagus non-recensé qui se transforme donc en toute illégalité.
Troublant lorsque l’on fait le parallèle avec l’avis de J-K sur les transidentités non ?
Attends j’ai mieux : Hermione découvre le secret de Rita et menace de la “outer” au monde, mettant ainsi son emploi et sa vie en danger. Quel manque de sororité encore une fois. Jusqu’à ce que l’on se rappelle que Rowling exclut les personnes trans de son féminisme.
Deuxième point : Tante Marge est décrite comme ayant une moustache, quoique moins fournie que celle de son frère Vernon Dursley.
III. Autres biais infusant la série
La grossophobie
J-K Rowling ne se prive pas lorsqu’il s’agit de dénigrer et se moquer des personnes grosses dans sa saga. Cela se voit qu'elle a grandi avec les descriptions de Roald Dhal. Sauf que lui, a commencé à écrire dans les années 1960 : trente ans plus tôt que Rowling.
Dans la saga Harry Potter, les personnages gros-ses y sont soit cruels, soit utilisés comme éléments comiques (coucou la Grosse Dame, qui n’a d’ailleurs même pas de prénom : son seul rôle est d’être grosse).
On ne compte plus les comparaisons associant Dudley et son père à des cochons qui ne cessent de manger et détestent le sport.
Dans “Harry Potter et la coupe de Feu”, Dudley est décrit comme “roughly the size of a young killer whale” (à peu près la taille d’un jeune orque). On se rappelle aussi de la soeur de Vernon : tante Marge, Dolores Ombrage, Crabbe et Goyle (les acolytes de Draco Malfoy) et bien d’autres.
Les personnages que l’on est censé apprécier - Molly Weasley, Professeur Chourave et la dame du chariot dans le train - ne sont pas décrits comme explicitement “gros” mais plutôt comme “dodu”, “bien en chair” ou encore “potelé”.
La santé mentale
Au vu de tout ce qu’il se passe chaque année, un soutien psychologique auprès des élèves (et des professeurs) serait le bienvenu.
Rien de tout cela n’est évoqué dans la saga, mais on peut comprendre que, si cela participerait au “world-building” et “character-building”, cela prendrait de la place au détriment de l’intrigue. Le choix de ne pas en parler est donc compréhensible, même si cela aurait pu être évoqué rapidement.
Néanmoins, un réel souci est à mon sens le traitement de Cho Chang. Elle aurait pu être une bonne représentation de la dépression, du syndrome post-traumatique ou de l’anxiété, mais non. Elle ne sert qu’à appuyer l’idée selon laquelle : les garçons et les filles ne peuvent pas se comprendre.
Harry, Ron, - et même parfois Hermione -, ne comprennent pas pourquoi elle pleure tout le temps et lui en veulent de choisir sa famille au détriment d’un combat pour lequel elle a déjà perdu son ex.
Encore une fois, cela est beaucoup moins étonnant lorsque l’on voit le traitement accordé aux personnes handicapées et avec des troubles psys dans le dernier livre de J-K Rowling : mépris, moquerie et minimisation de leurs difficultés. Comme pour Cho.
Conclusion ?
Pour résumer : on a vu que toute oeuvre littéraire s’inscrit dans un contexte social et est donc vouée à être influencée par les biais de son auteurice, mais aussi la doxa de l’époque. La saga Harry Potter était donc déjà politique, mais J-K Rowling a appuyé la chose en essayant de maintenir ses bouquins d’actualité, “relevant” (en anglais) et plaire à ses fans. Mais elle s’est tiré une balle dans le pied toute seule car ce n’était que de l’activisme de performance non-assumé, et pour cause : sa vision politique réelle est opposée à ce qu’elle a essaye de faire croire en rendant sa série inclusive après coup. Elle a créé trop d'incohérences que l'on ne peut plus ignorer.
Dans ce contexte, il aurait mieux fallu se taire et laisser la série être reprise tranquillement par ses fans. via les fanfiction et les fandoms sur internet, car on fait un travail de ouf en vrai sans vouloir nous jeter des fleurs!
Je suis d'accord avec tout ce que tu dis