« Tu es dans la lune » et, « Tu as la tête dans les nuages ».
Ce sont deux phrases que j’ai énormément entendues étant enfant. Elles ont rythmé ma vie de famille, mais aussi ma scolarité.
Parfois avec des formulations plus agressives, moins poétiques.
Sous formes de reproches.
Elles m’ont marquées.
Et les répercussions se voient, littéralement, dans la construction du système. Avec l’existence de Luna, et de Nuage. Mais aussi, du nuage.
En vérité, le nuage s’était constitué dans ma tête. A l’intérieur.
Il évoluait.
Parfois brouillard, il se gorgeait d’eau aussi avant de déverser sa pluie, provoquait des orages, et comportait des milliers de gouttelettes qui s’entrechoquaient entre elles.
Au fil des années, dans la sécurité du placard de mes chambres, ce nuage s’est développé.
Malgré moi. Sans que je m’en rende compte.
Il laissait des indices que je n’arrivais pas à interpréter.
Comment aurais-je pu ?
Je ne les voyais même pas comme tels.
Entrées de journal, fictions, tatouages, bijoux, maquillages, pensées, visions du monde, intériorité, paroles et comportements. L’univers du nuage était là.
Encore aujourd’hui, lorsque je retombe sur sur d’anciens écrits je m’étonne : « Mais ? C’était déjà construit à ce point là à cette époque ? ». Apparemment.
Aujourd’hui, je suis une métaphore qui ne s’ignore plus. Qui apprend à ne plus se cacher, et qui souhaite s’illustrer. Prendre vie, doucement, sans trop de bruit.
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